Le road-trip des…..

Le road-trip des tapettes.

Au départ quand j’ai voulu raconter cette aventure, j’avais envie d’un titre qui calque genre « Quand les Hells Angels rencontre les Yakuza ».

L’idée de base c’est que je parte avec mon ami de toujours faire un week-end en moto. Au départ on c’est dit super on va être entre homme et on va pouvoir faire ronfler les moteurs de nos bicylindres comme des fous. Lui en Harley de 1800cm3 et moi avec l’ATAS. On va faire rougir la culotte des filles et s’arrêter à un café, mettre les motos sur la béquille et admirer la boue qui dégoulinent des motos et qui provient des sentiers que l’on vient de parcourir. Avec la poussière qui nous colle aux yeux et l’odeur de mâle qui émane de nos tee-shirts collés sur nos torses puissants et musclés.

Mais ça c’était au départ. Nos 2 sacs de sable nous ont dit qu’elles venaient. Alors ni une, ni deux avec Mika on c’est dit qu’il fallait que l’on s’impose. Notre virilité était en jeu. Alors d’un commun accord avec Mika on c’est dit qu’on allait devoir affronter nos plus grandes peurs, mais qu’il fallait qu’on impose notre point de vue !!

Ce qui au final c’est fait et nous avons fait front commun avec le point de vue des filles.

Revenons donc à ce voyage…

Un beau matin de printemps, en arrivant au boulot, j’ai un éclair de lucidité. Vous savez le genre d’éclair qui vient vous toucher comme la grâce de dieu lorsque l’on est en interfile et que ça passe juste entre deux camions. Que la pointe supérieure du rétro effleure délicatement la carrosserie dudit camion et que malgré tout…. Ça passe.

Alors oui moi aussi j’ai le droit d’avoir cet instant de grâce et que fais-je ??? J’ai le souvenir que mon Chef Doudou est de la région de Dijon et que précisément je vais passer plusieurs jours dans cette région en moto avec Mika et les SDS….

Plus de temps à perdre, je cours comme Usain Bolt au café du matin et dans un râle de fin de marathon je dis à Chef Doudou,

« Mais dit moi tu ne serais pas de la région Dijonnaise toi? Tu n’aurais pas d’infos à me donner pour ce voyage ? »

J’ai vu dans son regard le plaisir immense qu’on les gens à qui l’on confie la mission d’aller aux champignons et de ramener un plein panier (même s’ils ne savent pas toujours les reconnaître ). Les gens pour qui la vie peut s’illuminer d’un seul regard et d’une seule parole. Alors oui je peux être fier de moi de lui avoir demandé conseil. Car après plus d’une heure de discussion et de consultation de la carte (qu’il faut savoir bien orienter car sinon on inverse tout).

Je reçois un doux mail de mon Chef Doudou que je me dois de vous faire partager :

« Sujet : Raid de tapettes.

A faire, si vous voulez vous aventurer du côté d’Avallon-Saulieu : Semur-en-Auxois et Flavigny-sur-Ozerain, 2 des plus beaux villages de France.
Plus haut, dans l’Yonne, ne manquez pas  Noyers sur Serein (vers Chablis, miam) et arrêtez-vous mangez et surtout boire au Pot d’Etain à l’Isle sur Serein.
Si le temps est de la partie, le trip devrait être bien cool…
Chef Doudou ».

Alors oui le jour J est arrivée. On se prépare depuis plusieurs mois à ce road trip avec Mika, on en rêvait, on c’était même dis qu’on se ferait un jour l’Irlande mais qu’on va commencer par quelque chose de plus simple et donc le pays du Morvan et de l’Auxois.

Pour faire ce petit voyage, j’ai dû investir dans des valises. J’ai donc pris les SW Motech Trax Adv. Vous trouverez aussi un article ou je teste ces valises.

Une fois que j’ai négocié avec Moumoune pour qu’elle ne mette pas toute sa vie dans les valises, elle trouve ça bien d’avoir de l’espace et pour un week-end en moto elle trouve ça normal de prendre 4 pantalons, 6 paires de chaussures, 21 tee-shirts, 18 culottes et soutifs sans compter les affaires de toilettes, le sèche cheveux, les 26 effets de maquillages puis les affaires de montagne au cas où il fait froid…. Tout ça dans 3 valises….. J’avoue que j’ai préféré pour cette fois ne rien dire et ne rien faire.

Je la laisse gérer plus par lâcheté physique que par véritable conviction.

Le premier jour.

Nous voila vendredi 26 mars, 13h30. Le temps est mitigé, mais notre conviction et notre envie de partir ne saurait être mises à mal (mâle?). Allé c’est parti. Moteur. Silence et action.

On part et peu importe la météo nous sommes sur la route.

Nous avons fait 15/20km…. Premier arrêt. Moumoune qui se plaint.

Alors je quitte l’autoroute et me gare comme je peux pour rendre grâce aux désirs de Moumoune. Elle n’est pas contente car quelque chose de dur et de glacé nous tombe du ciel…. De la grêle. Mais quand on aime la moto, on aime la grêle.

On a pris un orage avec une pluie de malade et de la grêle. Quand on a vue sur l’autoroute des voitures en warning en pleine voie qui roule à 50km/h à cause des aquaplanings j’ai commencé à douter de ma mission divine.

Après 2h00 de ces intempéries de merde on arrive enfin à une sortie d’autoroute (sortie 23 de l’A6 Bierre lès Semur). Nous gagnons enfin un peu de soleil.

Nous faisons 30min de route sympathique à souhait. Un payasage vert intense, des vaches de partout. Des collines verdoyantes. Pour un peu on aurait l’impression d’être dans Hobbiton (va chercher ce que c’est).

On arrive enfin à notre location Montbard. C’est vraiment très jolie. On a une maison qui donne sur le canal de Bourgogne (le cour d’eau s’appel La Brenne). C’est vraiment très beau. 

On décide de profiter un poil du beau temps malgré la fatigue, le manque de motivation.

La balade est vraiment douce et on est ravis de se retrouver.

 

Le deuxième jour.

Après un rapide réveil et un p’ti déj sans trainer nous sommes prêt à affronter les routes.

Au programme 3 boucles pour un total de 270km minimum et un temps de parcours de 14h au moins.

Des guerriers nous sommes.

Après avoir finalement ouvert les volets. On se rend compte que le ciel nous tombe sur la tête (étant près d’Alésia cela me semble être de circonstance). Pluie et vent en bourrasque nous disent Bonjour.

Des guerriers nous sommes.

On décide de prendre les motos, de s’équiper comme Armstrong (l’astronaute pas le coureur cycliste…). On est tellement volumineux qu’on passe à peine dans les couloirs mais peu importe, on y va quand même.

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Le début du périple, Montabrd – Semur en Auxois. 20 km. Je me marre.

Des guerriers nous sommes.

Arrivée à Semur en Auxois, je vous mens pas, de la flotte mais pas grave on avance nous.

La veille on avait fait escale dans ce magnifique village pour manger. On avait hâte d’y retourner de jour pour profiter.

Flavigny le soir

 

Les rues sont quand même graves pavés et l’équation moto + pluie + pavé = ça glisse ça grand-mère.

Mais des guerriers nous sommes, même pas peur de la pluie et des pavés. On y va comme des fous on freine de l’arrière et on drift et alors on a pas le droit de faire un léger écart avec le code de la route ?

Plus de temps à perdre on continue.

Semur en Auxois – Flavigny sur Ozerain.

21 min – 17 km.

Quelle belle route. Les champs, le côté vallonné, le vert des prairies des arbres. Un vrai plaisir pour la rétine.

Mais quel temps de merde. On se prend de la flotte à n’en plus finir. On a le sentiment que quelqu’un prend un seau rempli d’eau froide et à notre passage nous balance ça à la tronche. Le temps devient humide et on sent limite des grêlons. 

En entrant dans Flavigny, sur la gauche on trouve un parking moto.

On est trempé mais cette ville, qui fait partie des plus beaux villages de France, nous donne envie de nous poser un peu.

On visite la fabrique historique de l’anis. 

C’est très jolie et c’est très agréable de se promener sur ce plancher qui craque un peu et ces ouvertures de portes qui ne sont plus très droites. On sent le temps et l’histoire qui nous appel (environ 5siècles sont passés par là).

Le lieu nous a vraiment rendu un peu le sourire.

C’est en voyant ça qu’on a eu à nouveau le sourire

Une fois les souvenirs habituels achetés. Moi je n’en voulais pas mais Moumoune n’était pas d’accord et comme je me dois d’avoir le dernier mot, j’ai dit « Oui Moumoune ».

La caissière nous conseille de nous arrêter à La Grange. 

Un concept qui dès sa description me séduit. Se sont des fermiers du coin qui se sont retrouvés autour d’un projet de ferme / auberge. Ils proposent une cuisine simple et généreuse mais qu’avec leurs produits.

Miam on y va. On mange très bien et oui c’est très généreux.

Mais voila on va pas s’endormir comme ça. Le repas est rapidement pris et nous voila reparti dans le village. Le ciel semble s’éclaircir et nous avons entendu parlé d’une cave pas très loin de là.

On regarde et on trouve que c’est à 2 km de là. 

On enfourche les monstres et on file.

Une visite de cette cave avec un accueil d’enfer et une dégustation privée des plus agréables et nous repartons vers notre destin.

Flavigny – Vitteaux.

L’idée est de rejoindre cette nouvelle place forte. Mais le temps est de plus en plus incertain. Mais des guerriers nous sommes. On décide de continuer à braver les éléments, tels un Hells Angels et un Yakuza l’auraient fait.

 

Peur ? Nous Jamais. Froid ? Nous Jamais. Fatigué ? Nous Jamais.

En sortant du caviste et donc presque pas bourrés, j’ai quand même dû, avec l’aide de Mika, menotter Moumoune à la moto. Elle a découvert un p’ti blanc ( et non c’est pas raciste) et ne voulait pas sortir. Elle avait froid, était sur la digestion, elle avait mal et nous tenait des propos… que je me refuse de vous rapporter ici de peur de choquer un grand nombre d’entre vous. Alors on l’a installé sur la moto et nous voila reparti.

Des guerriers nous sommes (sauf Moumoune qui ne mérite pas ce titre).

Nous faisons 2/3km et on se prend un déluge d’eau. C’est pas pleuvoir comme vache qui pisse. C’est pleuvoir comme l’étable entier nous pisse dessus ça mère, la race de sa grand-mère.

Mais le pire. C’est que le pipi c’est chaud normalement. Nous nos vaches avaient fait un stage intensif chez les Inuits et elles nous le faisaient savoir.

Là ça devenait compliqué. Alors arrivés dans la commune de Cinq Noms un demi-tour toute et retour à l’hôtel.

Trempés, fatigués mais content de nous être retrouvés pour cette expérience. Oui à ce niveau on parle plus de moto, on parle d’expérience. Quand on subit autant que ça d’intempérie sur une si petite période le terme me paraît pas mal.

Au final…. Des tapettes nous sommes.

Merci à Mika et Christelle pour ces supers moments.

C’était notre premier et j’espère pas le dernier.

Author: admin2299

1 thought on “Le road-trip des…..

  1. Premier road trip aussi long pour maman (surnom affectueux de ma femme -qu’elle déteste-) et moi et première erreur de débutant :
    Pour préparer le voyage, j’ai investi dans un gros sac de moto, un nouveau blouson pour maman, un intercom pour elle aussi, j’ai envoyé ma selle chez un sellier pour améliorer le confort de son petit c**(putain, comment elle m’a coûté cher ma femme sur ce coup là ! Bon, en même temps, ça change pas trop de d’habitude…)
    Mais j’ai pas spécialement investi dans des équipements de pluie. C’était ça la première erreur.
    (La seconde étant d’être ami avec Vince…)
    Et comme je n’ai pas de bulle sur le breton, on a pris cher…enfin, surtout moi, maman bien protégée de la pluie et du vent par mon corps virile (et trempé)
    Mais bon, souvenirs inoubliables.
    A peu près rien ne s’est passé comme on l’avait prévu en l’organisant, mais finalement, c’est ça aussi l’intérêt des voyages…

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